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Le temps est-il la marque de notre impuissance ? - TL -14/20

Le temps est-il la marque de notre impuissance ?

 

Classe: Terminale littéraire
Matière: Philosophie
Note obtenue: 14/20
Année: 2011-2012
Durée : 4heures

 

Commentaire général du professeur:
Copie présentant de l'ampleur et des idées intéressantes (même si certaines sont un peu fantaisistes). Toutefois les références sont assez mal assimilées (Epicure, Bergson), et les analyses sont parfois trop brèves (à approfondir). Ainsi, votre drôle d'opposition entre le sportif et le sage aurait dû vous mener, en étant moins caricatural, à l'idée que le temps est la condition de tout progrès. 
-> Améliorez ces aspects, ainsi que la précision de l'introduction. 

 


 

 

        Depuis toujours, les hommes aiment modifier la nature. Ils transforment les plaines en terrain d'agriculture, les arbres en papier, les chemins en routes etc. Néanmoins, certaines choses ne peuvent à priori pas être modifiées. C'est le cas notamment du temps qui passe. Insaisissable, on en voit pourtant les conséquences à chaque instant (l'horloge nous indique chaque seconde). Face à cette quasi-impuissance face au temps, l'homme a tout de même appris à comprendre et à maîtriser son mécanisme. Ainsi, malgré l'irréversibilité du temps, l'homme cherche toujours à lui échapper (s'occuper lorsqu'on s'ennuie par peur du "temps perdu"). Dans ces conditions, le temps est-il un élément de la nature que l'homme ne peut modifier Soit ou bien est-il possible d'y échapper Problématique un peu "caricaturale" (soyez plus nuancé: on peut peut-être avoir de l'emprise sur le temps sans toutefois y "échapper"...) ? Nous verrons dans une première partie que l'homme semble soumis au temps puis nous développerons l'aspect subjectif de celui-ci. Thèse de la deuxième partie pas claire. 

 

        A première vue, le temps est impossible à maîtriser. Tel un gouffre sans fond, l'homme est aspiré par le futur et repoussé par le passé. 

        Au fur et à mesure de l'évolution de la société, l'homme a éprouvé le besoin de représenter le temps à travers les instruments (horloges, clepsydre, chronomètre...). Cependant, ces instruments lui rappellent sans cesse que le temps passe sans jamais s'arrêter -> "irrévocable". Au final nous avons tous le même destin: la mort. C'est d'ailleurs une conséquence du temps. Nous sommes tous nés pour mourir et chaque seconde nous rapproche de cette mort inévitable. Ainsi, l'homme ne semble avoir aucune emprise sur le temps. 

       Cela semble d'autant plus vrai que l'homme ne voit que les conséquences du temps -> évoquez les traces du vieillissement. La pomme tombée de l'arbre ne pourrit pas en un instant mais en une durée. Bergson pensait d'ailleurs qu'associer le temps à des instants comme le font les horloges, c'était se tromper sur ce qu'il est. Le temps est une durée sans début ni fin inexact. L'homme ne se rend pas compte qu'il mûrit et grandit chaque jour. C'est sur le long terme qu'il le constate. Du fait que le temps est une durée, l'homme ne peut pas y intervenir C'est mal compris (Bergson déduit exactement l'inverse de son concept de "durée" -> à revoir !). La représentation cyclique du temps est une erreur. 

       Enfin, l'impuissance de l'homme face au temps semble également présent dans sa vie de tous les jours. Généralement l'homme travaille le jour et dort la nuit. Il est réglé biologiquement sur ce mode de fonctionnement Oui, il s'agit de l'oganisation sociale du temps (journée de travail etc.). Autrement dit, notre système biologique mais aussi mental... s'accorde avec le temps (aussi bien nuit/jour que temps qui passe). C'est d'ailleurs pour cette raison que certaines personnes se réveillent en quelques minutes avant la sonnerie de leur réveil le matin. Le temps encore une fois, semble donc être un élément trahissant l'impuissance de l'homme face à celui-ci. 

       En conclusion, le temps est un élément naturel qui régit la société et l'homme. Malgré le fait qu'il passe sans jamais s'arrêter, n'y-a-t-il pas un ou des moyen(s) d'échapper au temps et ainsi de le maîtriser en partie ? 

 

 

       [Dans une première partie nous avions vu que le temps semblait incontrollable] - rappel inutile, nous allons maintenant voir en quel sens (que) l'homme peut tout de même avoir une emprise dessus. 

         Il faut distinguer deux conceptions du temps. Une conception scientifique dans laquelle chaque seconde se vaut et une conception subjective dans laquelle l'impression du temps qui passe dépend du moment vécu =le temps vécu par la conscience. Kant rejoignait cette conception du temps: "le temps est une forme à priori de la perception." Cela signifie que le temps passe plus vite lorsque nous faisons une activité qui nous plaît (sport, hobby, loisir...) que lorsque nous ne faisons rien (attente) ou même quelque chose qui nous déplaît (devoirs, dossiers administratifs...). Ce n'est pas toujours vrai: on peut avoir l'impression d'avoir perdu son temps quand on a fait des choses futiles (shopping...) et que le temps est passé vite, alors qu'un travail passionnant nous aura donné l'impression d'avoir une journée mieux remplie où les heures passées ont été riches (mais pas rapides)... Ainsi ce n'est plus le temps qui domine l'homme mais l'homme qui, par son activité, se représente et perçoit le temps de manière plus ou moins longue. Bergson parlait du temps subjectif. Soit.

       De plus l'homme aura toujours le moyen de ne pas dépendre entièrement du temps. Chacun peut contrôller son temps de sommeil, le temps passé à table, le temps consacré aux loisirs etc. D'une manière plus pousée, certains visent l'immortalité (le fait d'échapper au temps) et décident de se cryogéniser dans l'espoir de revivre plus tard. Oui mais ce n'est pas sérieux.  De même que Spinoza pense que ce sont nos désirs qui nous mettent en mouvement, c'est le désir d'immortalité désir vain selon Epicure... qui pousse certaines personnes à se faire cryogéniser. Ce ne sont là que des exemples... D'une façon moins extrême, la photographie permet de se ressasser les moments vécus et d'échapper un cours instant au présent. 

        C'est d'ailleurs grâce à sa conscience que l'homme peut échapper au temps. Oui Lorsqu'une personne est absorbée par ses pensées, elle n'a plus aucune conscience du moment présent. Elle est "dans la lune". La conscience constitue un échappatoire pour le présent. Dès lors il est possible d'échapper au temps à n'importe quel moment. Cela se confirme dans les rêves puisque le temps passé dans un rêve n'est jamais le même que le temps "scientifique". Par exemple, un rêve ayant duré cinq secondes "scientifiquement", peut très bien donner l'impression au rêveur d'avoir duré cinq heures. Cela prouve donc qu'il existe un temps subjectif mais également scientifique. Chacun dispose des moyens nécessaires pour échapper, et donc, contrôller le temps. (dans certaines limites)

        (A travers sa conscience, l'homme peut donc échapper au temps.) De plus, il dispose des moyens nécessaires pour laisser vagabonder son esprit ailleurs que dans le présent (photographies, lecture...). Epicure dans Lettre à Ménécée conseillait cependant d'accepter le présent càd ? Pourquoi ? Comment ? De ce fait, pourquoi faudrait-il considérer le temps qui passe comme marque de l'impuissance de l'homme et utiliser le "temps subjectif" pour échapper au temps qui passe ? Le temps, ne fait-il pas au contraire, notre puissance ? 

 

 

 

       Sans le temps qui passe, l'homme ne serait pas ce qu'il est. En effet, le temps qui passe fait entièrement parti de la vie de chaque homme et permet de montrer sa puissance. 

         Nous avions vu dans la première partie que l'homme est destiné à mourir. Il est éphémère. Contrairement à ce que conseillait Epicure, redouter la mort peut être bénéfique. Non pas que cette peur devienne une angoisse quotidienne mais qu'elle soit détournée dans des buts artistiques, scientifiques... Ainsi la peur de mourir a mis et met en mouvement des hommes qui passent leur vie à chercher des projets qui aboutissent parfois à des résultats extraordinaires Vous vous inspirez de Kiekergaard mais il parle de la conscience de la mort (pas de sa peur) (les scientifiques, les philosophes, les artistes...). La peur de la mort et donc accepter notre impuissance face à celle-ci permet donc paradoxalement de servir l'humanité. Le temps qui passe marque ici à la fois notre impuissance mais permet également à l'homme de faire de grandes choses. 

       Cependant, certains ne redoutent pas la mort et partagent la vision d'Epicure. Néanmoins, d'un point de vue morphologique, tout le monde change (c'est la conséquence du temps qui passe). Ainsi le sage est généralement âgé et le sportif jeune. C'est le temps qui décide cela mais ça ne montre pas une impuissance mais plutôt un renouvellement à analyser des caractères physiques et psychologiques de chacun. Cette polyvalence permet à chacun de profiter au mieux de la vie. Le sage ne va pas pester contre son impuissance face au temps mais plutôt se féliciter de son expérience de vie. Le sportif, lui, ne peut qu'apprécier le temps qui passe vu que son corps progressera grâce à ce temps. Le sportif profite de son corps, le sage de son expérience. La transition entre le jeune et le sage ?? marque également une polyvalence modérée entre le caractère psychologique et le caractère morphologique. C'est vraiment caricatural: tout le monde en grandissant, devient plus "sage" ou avisé. Le temps marque donc la "puissance" de l'homme à vivre avec son corps et son esprit. 

        Enfin, les vestiges des anciennes civilisations enfouis par le temps montrent que même si l'homme meurt, ses écrits restent. Le temps permet ici de montrer l'empreinte de l'homme sur la terre. Sans le temps qui passe, nous serions incapables de dater les débuts de l'espèce humaine. De plus, le temps est comme un "défi" à l'être humain. Il permet de mesurer sa puissance (les Grottes de Lascaux par exemple dont les peintures ont résisté au temps). A l'inverse, les animaux sont souvent écrasés par le temps. Hormis les fossiles, ni les ruches d'abeilles, ni les dinosaures, ni les nids d'oiseaux ne résistent au temps. L'homme montre donc sa puissance de par son adaptation et de part sa résistance au temps. -> par ses oeuvres spirituelles ! (architecture, écrits...)

        Le temps, au lieu d'être une contrainte est donc une marque du passage de l'homme sur terre. Il lui permet de profiter de la vie évitez ces expressions creuses et de développer son intelligence pour lui résister et le repousser au mieux. C'est le temps qui met l'homme en mouvement et qui le définit. 

 

 

        En conclusion, l'homme subit avant tout les conséquences du temps. Il ne peut pas y échapper physiquement. Cependant à travers notre conscience, nous profitons (à l'instar des animaux) non les animaux ne font pas de projets et ne se ressassent pas leur passé d'une perception du temps subjective qui le rend "élastique" (Bergson). Malgré tout, nous existons au présent et vouloir y échapper serait paradoxal et ne donnerait finalement que peu de sens à notre vie. D'ailleurs, Epicure préconise d'accepter le présent. De ce fait, le temps ne marque pas notre impuissance mais au contraire, par notre volonté d'y résister ou de s'y adapter, notre puissance. Là où les animaux disparaissent sans laisser de traces, l'homme laisse son empreinte. Le temps marque donc la puissance de l'homme, il est est le témoin. Il aurait surtout fallu montrer qu'il est la condition même de toute entreprise, de tout projet, progrès et création...

 

 

 


 

 

 

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15/12/2015
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